Désir anonyme.
Dépêche toi de venir. Tu sais j'ai le sexe dressé qui t'attend.
c'est comme une hampe qui tendue cherche son drapeau pour le recouvrir,
le rassurer. Je suis ce poignard qui veut tarie son désir assassin dans
un fourreau. le tien. Un de chaire délicate. Qui enfouit caresse les
blessures d'acier.. Je veux ton dos de toutes tes années échinantes.
Vieilli comme un alcool oublié derrière le bosquet malade des
illusions. Je veux te prendre contre cette pierre froide, tombale de la
jeunesse qui nous fuit. Que là bas, dans le cimetière aux meurtriers tu
assassines cette virginité. Tu me dépuceleras de la volupté. je veux ta
bouche qui gonfle et s'ouvre sur mon sexe. On dira que c'est un voyage,
une plaine, une irlandaise féerique, des leprechauns avides de l'or à
tes boucles. Je veux ton corps, cette fente furieuse qui innonde mes
doigts qui s'y terrent. "Rosebud". Te souviens tu. Le rire inculte,
gêné. "Rosebud", au dedans, qu'on chatouille et fait frémir les lèvres
plaquées.. je veux toi sur le dos osseux, où tes cartilages feront un
chemin de traverse. Une flute, une fuite. Je veux cette photo
d'adolescence, de ces dix-sept ans qui nous rendent si sérieux.. Ton
être qui balaie quand il s'entrouvre. L'eau du corps. Un barrage fêlé.
Une écluse rompue pour laisser voguer la péniche de l'habitude. Loin.
L'emporter dans le flot silencieux.. L'eau brûlante m'appelle. Me
guide. Mon corps fond. Je suis mou, en chewing-gum qui s'étiole, se
disloque, s'étire, j'ai le ventre dur, collé sous le bois de ton oubli.
. Ton sein durci pour m'abreuver. Et ce désir, l'interdit dans une
chambre de décembre, quand le sommeil laissait nos corps coalescents
découverts par la lumière, ce matin de décembre c'est un fil d'acier
qui durcit dans mon ventre.
Tu me manques. Tu me manqueras toujours.